
Le cancer de la prostate également connu sous le nom de l’adénocarcinome, tumeur maligne ou carcinome de la prostate est une pathologie qui se développe dans l’appareil génito-urinaire masculin. Il est l'un des formes de cancer les plus courantes dans le monde. Selon l'Organisation Mondiale de la Santé (OMS), cette maladie représente une part significative des nouveaux cas de cancer chaque année. En 2020, environ 1,4 million de nouveaux cas ont été diagnostiqués à l'échelle mondiale, faisant du cancer de la prostate le deuxième cancer le plus fréquent chez l’être humain. Le taux de mortalité ajusté selon l'âge est de 49,12 pour 100 000 habitants, plaçant Haïti au 7ᵉ rang pour ce type de cancer. Les données publiées par l'Agence Internationale de Recherche sur le Cancer (IARC) au sein de l’OMS, au cours de la même année, ont démontré que la tumeur maligne de la prostate a causé environ 1 356 décès en Haïti, représentant 1,55 % de l'ensemble des décès dans le pays.
Anatomie de la prostate et ses rôles

La prostate est une glande de la taille d'une noix située sous la vessie et entourant l'urètre, le canal par lequel l'urine et le sperme quittent le corps. Elle est composée de tissus glandulaires et musculaires, jouant un rôle crucial dans le système reproducteur masculin.
« La prostate a plusieurs fonctions essentielles. Sa principale mission est de produire un liquide qui constitue une partie importante du sperme. Ce liquide nourrissant aide à protéger et à transporter les spermatozoïdes lors de l'éjaculation », a expliqué l’interne en Médecine, Indeed GABRIEL à notre rédaction.
En plus de sa fonction reproductive, la prostate joue également un rôle dans la régulation de l'urine. « La prostate contribue à contrôler le flux urinaire en exerçant une pression sur l'urètre », a ponctué Mme GABRIEL.
Comprendre le cancer de la prostate
« À ses débuts, le cancer de la prostate est souvent asymptomatique, il peut avoir des conséquences graves, à l’avenir, si elle n'est pas détectée à temps » avertit le généraliste Dr Lordson MONTINOR.
Cette maladie survient généralement chez les hommes âgés de plus de 50 ans. Cependant, il peut se développer plus tôt chez ceux ayant des facteurs de risque. Parmi ces pluralités de causes, on peut citer : l’âge, les antécédents familiaux et l’origine ethnique, ce qui implique que les hommes afro-américains y sont particulièrement vulnérables. Une alimentation riche en graisses animales pourrait également contribuer à l’augmentation de ces risques.
Les signes d’alerte peuvent être subtils. Parmi les symptômes, on peut noter des problèmes urinaires tels que des mictions fréquentes ou un flux urinaire faible. Il existe également d’autres manifestations incluant des douleurs pelviennes, des changements lors de l'éjaculation. Dans les stades avancés, le cancer peut provoquer des douleurs osseuses et une perte de poids inexpliquée.
D’autres maladies de la Prostate
A côté de l’adénocarcinome, il existe une pluralité de maladies liées à la prostate. Parmi celles qui se distinguent par leur prévalence et leur impact sur la qualité de vie, on trouve l'hyperplasie bénigne de la prostate (HBP) et la prostatite.
L'HPB est un agrandissement non cancéreux de la glande, souvent observé chez les hommes âgés. Bien que non dangereux, ce phénomène nécessite une attention médicale pour prévenir des complications. « Cette maladie peut entraîner des symptômes urinaires gênants, tels que des difficultés à uriner ou des mictions fréquentes, affectant ainsi considérablement le quotidien des patients », a mentionné Dr MONTINOR.
La prostatite, quant à elle, est une inflammation de la prostate qui peut être aiguë ou chronique. Elle peut résulter d'une infection bactérienne ou d'autres causes. Les symptômes de cette pathologie impliquent des douleurs pelviennes et difficultés urinaires, rendant cette condition particulièrement inconfortable pour ceux qui en souffrent.
Traitement de l’adénocarcinome

Les options de traitement varient, selon le stade du cancer, a confirmé le Directeur de la Clinique Horeb. La personnalisation des traitements varie en fonction des caractéristiques individuelles du cancer et de la santé du patient qui est désormais au cœur des stratégies thérapeutiques. Les oncologues insistent sur l'importance d'une discussion approfondie avec chaque patient pour choisir le traitement le plus approprié. Avec ces avancées, l'avenir s'annonce encourageant pour les hommes touchés par cette maladie, malgré qu’en Haïti nous sommes encore loin de cette réalité.
Selon des spécialistes médicaux, les options vont de la surveillance active pour les cas à faible risque à des interventions chirurgicales. On peut noter, la prostatectomie radicale qui consiste à retirer la glande pour les stades les plus avancés. La radiothérapie, tant externe qu'interne qui est l’utilisation de rayonnements permettant de détruire les cellules cancéreuses. Il existe parallèlement les thérapies ciblées émergent comme des solutions prometteuses, offrant de nouvelles perspectives aux patients. On retient : L'immunothérapie ; la radiothérapie ; la chimiothérapie ou encore la thérapie hormonale, assurant le blocage des hormones qui favorisent la croissance du cancer.
La détection précoce par le biais du dépistage régulier est cruciale pour améliorer les chances de traitements efficaces. Encourager les hommes à prendre soin de leur santé, grâce à la sensibilisation et l'éducation, c’est un impératif pour faire face à cette maladie silencieuse,
« Les hommes doivent être conscients des symptômes et consulter régulièrement leur médecin pour un examen de la prostate. La détection précoce est essentielle pour améliorer les chances de traitement efficace » a encouragé Dr MONTINOR.
Marc-Kerley FONTAL
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