Aujourd’hui, en Haïti, les jeunes constituent l’un des groupes les plus vulnérables au VIH. De fait, selon les données officielles, environ le tiers des nouvelles infections en lien avec le VIH sont enregistrées chez les jeunes. Victimes de stigmatisation et discrimination, à longueur de journée, les jeunes PVVIH voient souvent leurs droits bafoués. Et c’est dans ce contexte-là qu’éclot la Grande Implication des personnes infectées et affectées par le VIH/Sida (GIPA Network Haïti).
Le respect et la promotion des droits des PVVIH, voici en peu de mots le Leitmotiv de GIPA Network Haïti. Créée en 2003, Cette organisation, à but non lucratif, se propose d’accompagner des jeunes infectés et affectés par le VIH en leur offrant l’appui et les moyens dont ils ont besoin pour se protéger du virus, selon Marie Dominique Beauzil, gestionnaire et directrice de projet à GIPA Network Haïti.
« À la GIPA, nous accordons une attention particulière aux jeunes PVVIH, souligne-t-elle. Nous leur donnons les outils et les bagages nécessaires pour leur permettre de mieux faire face au virus et aussi de s’intégrer dans la vie sociale et économique du pays ».
En outre poursuit Mme Beauzil, « à côté de l’appui psychosocial individuel et les groupes de support, nous offrons à ces jeunes une éducation thérapeutique dont l’objectif est de les sensibiliser à l’adhérence au traitement ARV et une éducation sur le régime alimentaire avec un appui nutritionnel ».
À en croire Mme Beauzil, les jeunes PVVIH bénéficiaires de GIPA sont également initiés à de petits métiers manuels visant à les aider à développer une activité génératrice de revenus (AGR). Parmi les petits métiers manuels disponibles à GIPA, figurent : l’art décoratif (sublimation) ; art batik ; maroquinerie ; fabrication de produits détergents, de nettoyage et de produits en cuir. « Avec ces compétences acquises, nos jeunes arrivent à fabriquer des tasses, assiettes et maillots avec des motifs personnalisés ; des portefeuilles, des ceintures et sacs en cuir et autres », se réjouit-elle.
De plus, la GIPA offre également, à ses protégés, des formations sur l’entrepreneuriat, le multimédia, les droits humains, le développement personnel et l’estime de soi, informe la gestionnaire de GIPA.
Mme Beauzil se montre très reconnaissante vis-à-vis des partenaires qui permettent la mise en œuvre des différents projets de GIPA. « Toutes ces formations sont rendues disponibles grâce au support de nos partenaires techniques et financiers tels que le Plan d’Urgence Présidentielle de Lutte contre le Sida (PEPFAR) à travers la Georgetown University (GU), le Fonds Mondial, la Fondation pour la santé reproductrice et l’Éducation familiale (FOSREF) et les Centres GHESKIO », reconnaît la directrice de projet de la GIPA.
Dix-neuf ans après sa fondation, GIPA tire sa satisfaction dans l’engouement et la motivation de ses jeunes bénéficiaires à apprendre et à mettre en pratique les connaissances acquises. « Les jeunes sont si motivés, dit-elle. Ils sont même parvenus à doter la GIPA d’un fond mutuel, la Mutuelle solidarité (MUSO) et d’un club de promotion des droits des PVVIH, le club des champions qui compte actuellement 200 jeunes infectés et affectés par le VIH », s’enorgueillit-elle.
Mme Beauzil ne cache pas sa joie devant tous ces exploits : « nous sommes vraiment contents de nos jeunes, dit-elle avec fierté. Nous avons des jeunes entrepreneurs à GIPA qui commencent à gagner leur vie petit à petit. C’est la preuve que nous ne travaillons pas en vain et que nous pouvons encore espérer aboutir à cette cohésion sociale ».
Marie Juliane DAVID
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