
<< La Surveillance dirigée par la communauté (SDC) est une collecte systématique de données sur le site de prestation des services de santé par les membres de la communauté qui sont compilées, analysées puis utilisées par les organisations communautaires pour générer des solutions aux problèmes rencontrés lors de la collecte de données », a informé la directrice exécutive de l’ODELPA et coordonnatrice générale du CLM, lors de l’activité bilan du CLM, le vendredi 18 octobre 2024.
À l’hôtel Villa Thérèse, Pétion‑Ville, l’Observatoire Communautaire des Services VIH (OCSEVIH) a présenté les résultats des différentes enquêtes menées dans les sites de prise en charge des PVVIH et des populations clés au grand public. Cet évènement a réuni les représentants de diverses institutions. On citera : Dr Fritz Moïse, président du Forum de la société civile, Dr Eva Steide, directrice pays de Housing Works ; Soeurette Policar, coordonnatrice générale du CLM ; Dr Christian Mouala, directeur pays du programme Commun des Nations Unies pour le Sida (ONUSIDA) ; Dr Steeve Smith du programme national de lutte contre le Sida ( PNLS) sans oublier les coordonnateurs et moniteurs de zone.
Qu’en est‑il du cycle de surveillance ?
La directrice exécutive de l’ODELPA et coordonnatrice générale du CLM, madame Soeurette Polycar, a déclaré : « Le cycle de surveillance s’étale sur 5 points. Monitorer l'implémentation des changements promis ; plaidoyer pour un changement ; engager les pourvoyeurs de services ; collecter les données et traduire les données collectées en rapports basés sur les établissements. Il est essentiel de monitorer la mise en œuvre des engagements des décideurs à tous les niveaux, et déterminer si ces engagements ont l'effet désiré. Dans cette perspective, l'équipe organisera des réunions pour présenter les données à différentes parties prenantes et partenaires, elle s'engagera dans des événements publics afin d’établir des stratégies de communication pour faire connaître les résultats. L'équipe de plaidoyer et les coordinateurs présentent ces informations aux décideurs au niveau des cliniques, des districts, au niveau national, ainsi que les bailleurs. La communauté recueille des preuves dans les cliniques et dans la communauté à l'aide d'enquêtes au niveau de CommCare, de groupes de discussion et de témoignages individuels. Capturez des photos et des citations de personnes. Analyser et interpréter les informations collectées, créer des rapports montrant les résultats par l'établissement et consolider les données en informations au niveau national. »
Ces enquêtes ont été menées, de janvier à septembre 2024 dans 92 sites de prise en charge à travers les 10 départements géographiques du pays. Au cours de ces enquêtes, 2508 patients ont été interrogés parmi lesquels on a répertorié 1983 qui vivent avec le VIH. L’assistante de données de l’OCSEVIH, Francesca Buteau, a exposé des statistiques. Selon les chiffres, 13 % des responsables d’établissements sur 92 évalués ont confirmé avoir eu des ruptures de stocks de médicaments : « Pour avoir de plus amples informations sur la qualité des services, nous avons aussi interrogé les gestionnaires de ces sites y compris les infirmières. Des groupes de discussions et des entretiens individuels ont été aussi au menu. Cette carence touche particulièrement les médicaments pour infections opportunistes (10.85%), antibiotiques (10.38%), préservatifs (6.60%) lubrifiants (11.79%), vitamines (6.60%), les médicaments VIH (4.25%). »
Que disent les statistiques ?

52,56% des 2 437 patients interrogés qui fréquentent les cliniques déclarent n'avoir jamais entendu parler de la PrEP. 39 % sur 92 des établissements évalués ne proposent pas de PrEP. Les principales raisons invoquées par les responsables pour ne pas proposer la PrEP sont les suivantes : 40% ont indiqué que c'était parce que le médicament n'avait jamais été disponible dans l’établissement, 25% ont indiqué que c'était parce que le personnel n'était pas formé à la PrEP, lit‑on à travers les lignes du projeteur.
« Parmi 1 983 patients interrogés, 3,83 % déclarent avoir été maltraités ou discriminés dans la clinique en raison de leur statut sérologique. 8 % des patients déclarent avoir été refusés de services en raison de leur orientation sexuelle et de leur identité de genre. Sur 1 983 patients interrogés, 21,28 % ne connaissent pas leur charge virale », informe Francesca Buteau, assistante de données de l’OCSEVIH.
Selon Madame Augusta Moïse, la présentation de ces résultats témoigne de la volonté des différents membres de l’OCSEVIH d’œuvrer pour l’amélioration de la qualité des services offerts aux PPVIH et aux populations clés. « En dépit de l’insécurité grandissante qui ronge la société haïtienne, les différentes équipes ont, certaines fois, braver le danger, en mettant leur vie en péril pour permettre le CLM de poursuivre sa mission. Après le monitoring, des visites de solutions ont été effectués dans ces 92 sites dans le but de formuler des recommandations en vue de changer la donne. Dans le cadre de ces visites, nous avons eu des réunions de plaidoyers avec les partenaires d’implantation (IP), rencontrer les responsables des sites, entre autres », a‑t‑elle déclaré.
Face à ces maux, plusieurs recommandations ont été formulées : r e n f o r c ement de la chaîne d'approvisionnement en médicaments pour prévenir toute rupture de stock et garantir l'accès continu aux traitements ; augmentation du nombre de personnel soignant dans les sites de soins VIH ; intégration des services de santé mentale p our répondre aux besoins psychologiques des PVVIH; accès aux services pour toutes les populations, sans exception, afin de garantir une couverture sanitaire universelle ; accès aux examens de charge virale, en renforçant les infrastructures et en formant le personnel ; l’organisation des séances de formation sur la lutte contre la stigmatisation et la stigmatisation au profit des professionnels de santé afin de favoriser un environnement accueillant, pour citer que ceux‑là.
Jobenson Andou
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