top of page

Avez-vous dit droit à la santé dans une Haïti à l’avenir incertain ?

  • Photo du rédacteur: Markens Selisma
    Markens Selisma
  • 7 avr.
  • 5 min de lecture

Dernière mise à jour : 8 avr.

En ce 7 avril, Haïti, à l’instar des autres pays du monde célèbre le droit à la santé. Comment ne pas se pencher sur cet « état de complet bien-être physique, mental et social », comme le définit l’Organisation mondiale de la Santé. À parler de santé, peut-on oublier qu’Haïti, au moment de son indépendance voulait que tout être humain soit libre et vive sans les chaînes de l’esclavage !


« Nous avons inventé la liberté. Haïti est la première république noire du monde à être indépendante. Nous avons aidé d’autres pays à sortir de l’esclavage », ce sont, entre autres, des mots élogieux de la majorité des haïtiens et haïtiennes pour clamer leur fierté et leur appartenance à cette nation qui s’est mise debout contre le racisme, l’esclavagisme et le colonialisme. Une révolution unique au monde.


Ces dernières années, une nouvelle donne se profile à l’horizon. À entendre le discours des citoyens de la terre du père de la nation, Jean Jacques Dessalines, on peut déduire que ce passé fier s’est relégué à l’ombre de l’histoire. Nombreux sont ceux qui expriment leur ras-le-bol par rapport aux différentes crises socio-politiques que traversent le pays. Une situation qui entrave la bonne marche de la cité et ayant des répercussions alarmantes sur ses sujets.


« Autrefois, je haussais le ton pour exprimer ma nationalité. Une fierté s’emparait de moi à chaque fois que je parlais de ma terre natale surtout dans les discussions historiques avec des proches. Mais aujourd’hui, je n’ai plus ce sentiment », a confié, la mort dans l’âme, Dr Joachim, dentiste-chirurgien.


« Au début des crises socio-politiques, mes parents, collègues et ami(es) n’ont pas arrêter de me conseiller de laisser le pays tout comme beaucoup d’autres jeunes. Mais mon attachement avec ce pays était tellement fort que j’ai toujours rejeté d’un revers de mains leurs conseils. Mais la situation ne fait qu’envenimer. Je regrette amèrement de ne pas les avoir écouté. Aujourd’hui, je paie le prix fort de cette décision. Je ne peux même pas me rendre à la clinque où je travaillais au centre-ville », regrette le médecin.


Frustré, la rage au cœur, il livre le fond de sa pensée : « Je souhaitais mettre toutes mes compétences à la disposition de mon peuple, surtout les personnes issues des quartiers vulnérables. J’avais plein de rêves et d’idées, mais les malfrats ont tout emporté. Actuellement, j’ai honte de dire que je suis Haïtien. Il n’y a aucun avenir. Plus rien ne me retient. »


Tout comme ce spécialiste en dentisterie, plusieurs citoyens doutent de leur avenir dans ce pays ou l’escalade des différentes formes de violences, orchestrées par les groupes armés, atteint le pic. Pourtant en Haïti, pays connu comme la mère de la liberté en Amérique, tout un arsenal juridique est consacré au respect des droits de la personne humaine. Dans le miroir de la réalité le reflet de la situation présente une physionomie contraire d’une république au bord de l’effondrement. Pour illustrer, pas un jour ne se passe où dans les médias le citoyen n’entend pas la même rengaine : ce sont de paisibles citoyens que les bandits ôtent la vie, ce sont des femmes et des filles que ces hommes sans foi ni loi violent, ce sont des maisons qu’ils pillent et brûlent avec une grande joie de semer le chaos pour le bonheur de leurs commanditaires.


À chaque fois qu’ils vont prendre possession d’un territoire, ils l’annoncent à grand renfort de publicité sur les médias sociaux que relaient la presse traditionnelle. Et, immanquablement ils exécutent leurs menaces.


Ce sont des maitres et seigneurs d’un État en décomposition dont les représentant dans les médias reconnaissent dans les faits nos territoires perdus. Nombre d’observateurs avouent sans regret : « Les semeurs du chaos ont le respect de la parole donnée. Ce qu’ils disent, ils le font. Les locataires de ces lieux, de leur côté, sans aucune protection, n’ont d’autres choix que de fuir pour tenter de sauver leur vie. »


Les chiffres parlent…


Selon l’Organisation Internationale de la Migration (OIM), de juillet 2023 à janvier 2025, la violence qui sévit en Haïti a entraîné le déplacement interne de plus d'un million de personnes. Un chiffre qui ne cesse d’accroitre au quotidien. Ces individus ont été contraints de quitter leurs foyers pour se réfugier dans des camps de déplacés, chez un proche ou dans une province.


Quel avenir ?


Originaire de Jérémie, Marie vivait une vie tranquille et paisible à Delmas 19. Pour s’occuper de ses enfants, elle vendait des fruits de mer. L’espace d’un cillement, cette mère de famille s’est retrouvée sans logement et sans marchandises. « À cinquante ans, je n’ai jamais imaginé, qu’un jour, pour sauver ma vie et celle de mes enfants, j’irais me réfugier chez une amie. On est entassé comme des sardines là oü je vis maintenant », s’indigne-t-elle.


L’existence de Marie est passée d’une vie pleinement épanouie à une misère accrue. Elle s’est retrouvée dans un quartier inconnu, confrontée à la promiscuité et à la faim. « Je ne vis pas à mon aise. Je dors très mal et certaine fois je ne prends qu’un seul repas dans la journée. Hélas ! la situation s’impose. Je suis une séculaire, je peux mourir paisiblement, mais je ne peux tolérer de voir mes enfants souffrir sous mes yeux », a-t-elle confié, larmoyante.


« C’est la première fois que je vis une situation aussi monstrueuse. On qualifiait le gouvernement de Duvalier comme dictatorial. Je la préfère à cette démocratie qui se réclame de garante du respect des droits humains. A bien regarder, cette démocratie de façade foule aux pieds tous les droits. C’est le grand désordre. Nous sommes livrés à nous-mêmes. Nous tous des morts ambulants. Nos vies ne valent plus rien dans cette Haïti que je ne reconnais plus », se désole Marie.


Cette situation chaotique est le lot des citoyens qui vivent dans le département de l’Ouest avec son chef lieu, Port-au-Prince, la capitale. Comment parler d’avenir ? Comment peut se définir le futur à l’horizon lorsque le citoyen vit une crise existentielle ? Les droits fondamentaux ne sont que pures fictions alignées sur du papier que l’on utilise dans des discours répercutés dans les médias pour faire écran à la réalité.

Dans un pays ou les droits à la vie, au logement, à la santé, à l’éducation, à la nutrition, aux loisirs ne sont pas pris en compte, que peut-on espérer ?


En attendant, le peuple réclame à cor et à cri la sécurité, la sécurité et encore la sécurité. À l’heure où l’Organisation mondiale de la Santé rappelle que la santé est un droit fondamental, le peuple haïtien considère la sécurité comme le plus grand bien public et un déterminant incontournable pour son bien-être.


Esperancia JEAN NOEL

Comments


         Adresse et contact         

16, Delmas 52 & 54  HT 6121 Delmas, Haïti,

Téléphone:

(509) 4356 2890

(509) 4621 3030

(509) 3657 6481

(509) 3438 2315

        Nous contacter      

Merci de nous avoir contacté,

on vous répondra sous peu.

       Media       

Logo Attidude_blanc.png
  • Facebook
  • Twitter
  • YouTube

Copyright © 2022 ODELPA

bottom of page